Voici mon histoire, que j'écris depuis un peu plus d'un an maintenant
Je poste ici les trois premiers chapitres^^ Ils sont très courts. En esperant que ça vous plaise
M'étât-morphose
Chapitre 1
Zékoa,
La princesse kershah"Zékoa ! appela Nachi. Dépêche-toi de te préparer ! Sors vite de ton bain ! La foule attend ton arrivée.
- Oui, j'arrive gouvernante, y'a pas le feu ! J'aimerais pouvoir me relaxer tranquillement.
- Mais une princesse digne de ce nom se doit de saluer son peuple. Comment feras-tu quand tu seras reine, hein? questionna-t-elle d'un air grave."
Comment feras-tu quand tu seras reine ? Cette phrase, Zékoa l'entendait depuis sa plus tendre enfance et était, en outre, lassée de son statut d'héritière du trône de Kershar et des obligations qui y étaient attachées. En effet, le joyeux peuple Kershah vivait dans la prospérité grâce à ses relations commerciales florissantes, mais ce mode de vie superficiel n'attirait guère Zékoa, passionée de magie, qui aspirait à une existence bien plus aventureuse... C’était certainement pour cela qu'elle ne s'était pas contentée des simples pouvoirs de téléportation dont son peuple était doté mais avait étudié les arts martiaux et développé des facultés qui lui étaient propres. Elle pouvait ainsi lancer des jets de vapeur brûlante ou encore répandre une brume aveuglante autour d'elle. Ah, comme elle souhaitait affronter les monstres des forêts alentours, voire même les guerriers des cités ennemies. Cependant, elle n'avait pas le temps de s'appitoyer sur son sort plus longtemps : elle devait se préparer, comme chaque semaine, pour saluer son peuple. Elle se leva pour se sécher. En fermant délicatement les paupières, elle fit usage de son pouvoir et transforma l'eau qui ruisselait le long de son corps en vapeur. Une servante lui tendit un peignoir qu'elle enfila, ainsi put-elle aller faire arranger ses longs cheveux noirs et lisses par sa coiffeuse. En s'installant face au miroir, elle constata que son visage ovale et ses yeux noirs en amande affichaient un air très contrarié. Son teint, à l'origine hâlé et chaleureux, tirait à présent plutôt sur le gris. Ce fut à cet instant que la princesse se rendit compte qu'elle avait du travail à faire sur son image pour honorer sa famille et son pays. Une fois sa natte tressée et son visage maquillé, elle retira son peignoir pour mettre une magnifique robe noire à col mandarin qui mettait en valeur sa beauté naturelle.
"Tu es prête ? Il faut y aller maintenant ! cria Nachi depuis la pièce voisine.
- Oui, ça y est, j'y suis... On m'attend de quel coté, cette semaine ? Du coté Ouest ou du coté Est ? Père et mère y sont déjà ?
- Le roi et la reine t'attendent déjà depuis longtemps sur le balcon Est. Trois gardes nous attendent pour t'escorter, je vais t'accompagner jusqu'à la porte. Dépêchons !"
La jeune femme sortit de sa suite, sa chère gouvernante sur les talons, et trouva comme prévu les trois gardes qui patientaient devant la porte. Ceux-ci se changèrent alors en une fine brume afin de mieux pouvoir se déplacer, suivis de Zékoa et de Nachi. Tout ce petit monde traversa les interminables couloirs du palais en un temps record et à son arrivée, elle eût à peine le temps de dire bonjour à ses parents qu'on la bouscoulait déjà vers l'extérieur. "VEULLEZ ACCUEILLIR LE ROI IZIGAWA, LA REINE MAKO ET LA PRINCESSE ZEKOA !"
"(Tiens-toi correctement, allez ! Et ton dos ! bien droit s'il te plait ! Salue de la main droite, pas de la main gauche ! C'est à se demander si il s'agit de ta première journée de princesse...)"
Comme à son habitude la mère de Zékoa lui murmurait des ordres tout en gardant son sourire commerçant devant tout le monde. Elle avait toujours été très exigeante avec sa fille. Par ailleurs, seule la princesse pouvait entendre ce qu'elle lui disait puisque les cris des adorateurs de la famille royale couvraient les reproches de la reine Mako. Elle n'était pas la seule à assommer la princesse de conseils. A chaque apparition de la famille royale, Nachi attendait que le roi et la reine descendent les marches pour retenir Zékoa et lui donner à nouveau quelques indications.
"Tu as entendu le reine ? Tiens-toi droit ! Et tu as froissé ta robe en t'asseyant dans ton fauteuil !
- Oui ça y est ! C'est bon maintenant ! Il y a vraiment des jours où j'aimerai ne pas avoir affaire à tes multiples conseils, comme tu les appelles ! Des ordres plutôt, oui !
- Mais tu sais que je dis tout celà pour toi, voyons. Je veux simplement que tout le monde ait une bonne image de toi. C'est important pour ton avenir, tu sais. Je suis consciente que tu en as parfois par-dessus la tête de moi mais, un jour, je sais que tu me remercieras. Et c'est quand je pense à ce jour que je trouve la force de continuer à assumer ce travail.
- Et bien sache que ce jour n'est pas prêt d'arriver ! Tu as raison j'en ai par-dessus la tête de t'avoir sur le dos constamment. Et, puisque tu en parles, tu devrais mettre un peu moins de cœur à l'ouvrage ! répondit Zékoa, à bout de nerfs.
- Allez, vas-y. La foule t'attend et tu es si belle, intima Nachi d'un air doux et protecteur.
- Arrête d'essayer de te faire pardonner ! »
Même si elle savait que Nachi ne lui en voulait pas du tout, la princesse ne pouvait pas maîtriser sa colère. Elle se retourna et descendit le grand escalier qui menait à la cour royale, remplie d'admirateurs. Alors qu'elle saluait un jeune garçon, un bruit étrange résonna derrière elle. Elle se retourna à nouveau. Nachi était en train de tomber du balcon. Zékoa entendit alors une voix s'élever de la foule.
ELLE EST MORTE !!!
Chapitre 2
Numinis,
Le sage zaméane
Midi au temple zaméane. L'heure de la prière. Plus de quatre-vingts-dix religieux y était rassemblés pour célébrer Zaa, divinité de la religion zaméane, en priant un calice rempli d'eau sacrée qui passait de main en main au sein du groupe. Le dernier à faire la prière, un homme brun âgé de vingt-six ans, se leva pour remettre la coupe à sa place. Les nombreuses années passées à méditer avaient déjà un peu ridé la peau claire de son visage et quiconque le croisait pouvait lire la sagesse dans ses yeux bleu foncé. Il retira la capuche de sa cape, dévoilant ainsi ses cheveux coupés très court. Son habit, qu'il avait reçu à l'âge de dix-neuf ans, était lui aussi trop court : le mage mesurait à présent plus de deux mètres. En effet, le peuple zaméane, habitants de l'état de Zamé, était doté d'une croissance physique et spirituelle bien supérieure à celle de n'importe quel autre peuple. Il entendit alors une voix l'appeler dans son dos :
"Numinis !
- Oui, que me veux-tu, confrère ?
- Le Grand Zameth te demande. Cela me paraît
important.
- Le Grand Zameth ? Que me veut-il ?
- Ne discute pas et vas-y. Ne le fais pas attendre, tu sais qu'il en a horreur."
Numinis monta les marches de la tour du Grand Zameth avec une certaine appréhension. Cela faisait un grand nombre d'années qu'il avait embrassé la religion zaméane en rentrant dans les ordres et il espérait pouvoir continuer ainsi. En arrivant devant la large porte en bois massif, il souleva un lourd heurtoir rouillé par le temps, donna trois coups et attendit.
"Entrez.
- Bonjour, ô Grand Zameth. On m'a dit que vous vouliez me voir ?
- Oui, Numinis, on t'a bien informé. Je voulais te voir. Assieds-toi. Alors, mon enfant. Celà fait maintenant plusieurs années que tu es à notre service, n'est-ce pas ?
- Oui, c'est exact.
- Comme tu le sais les Zaméanes ordinaires sont capable de passer à l'état liquide. Il faut atteindre le grade de Zameth pour se voir confier le pouvoir de liquéfier par ma personne, mais toi, tu as déjà développé des capacités hors du commun puisque je t'ai déjà vu créer des jets d'eau à plusieurs reprises.
- Oui, c'est exact, Grand Zameth. Mais je tiens à ce que votre Grandeur sache que je n'utiliserai jamais mes pouvoirs contre la volonté du dieu Zaa, répondit Numinis, en s’inclinant d'un air inquiet.
- Cela, je le sais déjà, rassure-toi. C'est d'ailleurs pour cette raison que j'ai décidé que tu seras élevé au rang de Zameth, ce qui implique pour toi le pouvoir de liquéfier, bien sûr, mais aussi de nouvelles responsabilités...
- C'est un honneur que jaccepte avec déférence, reprit-il, rassuré.
- Je l'espère bien. Nous allons donc procéder à la cérémonie, maintenant. "
Le vieil homme sortit alors un grimoire d'une étagère secrète, située derrière son bureau. Il dut souffler fort pour enlever l'épaisse couche de poussière qui recouvrait l'ouvrage usé et commença à réciter des formules en langue ancienne. Numinis ne comprenait pas vraiment ce qui se racontait mais se réjoussait déjà de devenir Zameth. Cela faisait plusieurs années qu'il attendait ce statut.
"Maintenant tu dois prêter serment en langue ancienne. Répète après moi :
Porumis Isito Jans Keriti Aguimi Za
- Oui, je vais essayer mais je ne connais pas cette langue donc j'espère ne pas faire trop d'erreurs, se murmura Numinis à lui-même.
Porumis Isito Jans Keriti Aguimi Za"
Numinis resta debout, à attendre que quelque chose se passe quand il sentit quelque chose de froid dans les mains. il baissa les yeux vers elles et vit qu'une petite flaque était apparue sous chacune, et que des gouttes s'élevaient de ces flaques vers ses mains. Ce devait être le signe que la cérémonie était réussie et que le jeune homme avait reçu son nouveau pouvoir.
"Bien. Tu as reçu ton pouvoir. Je vais maintenant te confier ta première mission en tant que Zameth : il s'agit d'aller recueillir de l'eau sacrée pour la prochaine prière. Rends-toi au premier sous-sol, un Zameth t'y attend, il t'indiquera la marche à suivre...
- Oui, puissant Grand Zameth. Je ferai tout ce que vous m'ordonnerez. "
Numinis redescendit alors le grand escalier de pierre de la tour sous son état liquide. En effet, descendre des escalier était beaucoup plus facile et rapide pour une flaque que de les monter : il suffisait de se laisser couler le long des marches. En arrivant au sous-sol, Numinis retrouva comme prévu un Zameth. Il le reconnut au long sceptre taillé dans du cristal de Melythium, catalyseur magique dont seuls les Zameths étaient dotés, qu'il tenait dans la main. Un deuxième bâton, identique au premier, était posé sur le sol. A la grande surprise de Numinis, le prêtre pronnonça quelques mots pour lui-même :
"Oui, Grand Zameth... Bien entendu, je le lui donnerai" puis il ajouta, en s'adressant cette fois à Numinis, "Je viens de recevoir un ordre du Grand Zameth par télépathie. Alors, tu es des nôtres maintenant ? Il m'a chargé de te donner ça.
- Le sceptre des Zameths ? Mais je ne sais pas l'utiliser!
- Tu apprendras vite et tu vas commencer maintenant. Sache juste qu'il sert à canaliser les pouvoirs que tu as déjà. Il n'est pas la source du pouvoir mais plutôt son amplificateur.
- Je vois... répondit Numinis, impatient de tester les capacités de son nouvel artefact. Mais comment vais-je récupérer l' eau sacrée ? Le Grand Zameth m'a dit que tu me guiderais dans cette tâche.
- J'y viens. Nous devons pour cela descendre au troisième sous-sol. Suis-moi. "
***
"Pourquoi doit-on s'enfoncer ainsi dans les profondeur du temple ? Il y a une nappe souterraine?
- Non, il y a une prison, répondit le Zameth en arrivant à l'entrée d'un long couloir sombre où s'alignaient des barreaux.
- Une prison ? Est-ce donc là que les prisionners de guerre sont retenus ? Des rumeurs courent à ce propos mais je pensais qu'elles n'étaient pas fondées, notre nation étant pacifiste.
- Elle l'est...officiellement. Mais il est toujours nécessaire de passer par quelques petits sacrifices pour accéder au pouvoir, et ce partout dans le monde. Regarde donc la façon dont nous recueillons l'eau sacrée."
Numinis fut alors conduit par le Zameth près d'une cellule d'où provenaient des cris stridents. Il regarda à travers la grille et vit une jeune fille en haillons accroupie dans la poussière. Elle avait l'air apeurée et se mit à hurler de plus belle à la vue du Zameth. Ce dernier se transforma alors en eau pour pouvoir se glisser entre les barreaux et reprit sa forme humaine une fois à l'intérieur. Là, il pointa la prisonnière de son sceptre et commença à réciter en boucle :
De l'eau tu viens, deviens eau.
De l'eau tu viens, deviens eau.
...
Numinis fut saisi d'horreur : la prisonnière tentait de se protéger de la main droite mais ses doigts laissaient déjà place à des gouttes d'eau claire qui s'écrasaient sur le sol froid. S'il ne faisait rien, le pouvoir du Zameth s'étendrait sur tout le corps de la victime qui servirait d'eau sacrée lors de la prochaine prière. Il réalisa que l'eau qu'il utilisait pour prier depuis plus de vingt ans avait dû coûter la vie à des centaines d'êtres humains, ce qui le mit hors de lui. Il avait été trahi. Sa rage fut telle qu'il ne se contrôlait plus. Il se mit à crier sans savoir ce qu'il faisait, et sa démence finit par prendre le dessus. Il envoya des jets d'eau dans toutes les directions dans un vacarme assourdissant. Soudain, l'un des projectiles frappa violemment le Zameth, qui, touché à la tête, fut propulsé contre un des barreaux de la cellule, et le brisa sous le choc.